Comme vous pouvez le constater, nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne...En commençant par l'extérieur, les ouvriers sont soumis aux conditions de n'importe quel chantier de surface, style construction ou autoroute. A l'entrée du tunnel, le changement est instantané, le vent très violent dû à la ventilation décoiffe vraiment, gare au casque! Eté comme hiver, la différence de température avec l'extérerieur avoisine 20°C . La descenderie et ses 4km est à peine plus confortable.Température inférieure à 10°C tout au long de l'année. Seul avantage, le silence relatif. Arrivé en bas, nous nous approchons du concasseur. Bruit supportable à 50m, casque ou protections auditives à proximité.Beaucoup de poussière, également, ainsi que l'odeur ammoniaquée des explosifs qui irrite les yeux. Un peu plus loin, la centrale à béton, également très bruyante, avec les toupies qui doivent accélérer durant le remplissage. A cet endroit, il fait encore très frais, et le vent est moyen.

Ensuite, nous arrivons dans les galeries principales BON etBWN, où la température et l'humidité vont en augmentant progressivement, jusqu'à atteindre 30°C et presque 80%d'humidité. Les voitures sont pleines de buée, les combinaisons se mouillent, les hommes transpirent. Au front, il y a deux concasseurs mobiles, des pelles équipées de brises-roches hydrauliques, tout ceci suivi des plate-formes et leurs systèmes de climatisation.

En résumé, suivant le lieu de travail, la température et l'humidité peuvent accuser une différence de 40 à 50°C en hiver, et de 0 à 80% d'humidité. Dans la mesure où celle-ci à l'extérieur et à 1200m d'altitude est basse.

Depuis , des climatiseurs totalisant 1MW de puissance ont été installés. Des parois et des sas permettent une meilleure répartion de la chaleur et des fumées de tir.

On devrait pouvoir se dire que le nombre de fumeurs diminue au fil des années, principalement à cause des augmentations du prix du tabac, mais en Suisse, tout au moins, c'est faux, et le chantier de Ferden en est l'exemple type. Je crois pouvoir affirmer sans me tromper que au moins 50% des collaborateurs fument régulièrement. Parmi les ouvriers, le chiffre est probablement plus proche de 80%. Je ne me suis pas autorisé à faire une enquête là-dessus.

J'ai personnellement cessé de fumer à mon arrivée ici, et j'en suis très content. Surtout après que le médecin du travail m'ait dit que la cigarette , plus les poussières, causaient bien plus de dégats qu'une simple addition de produits nocifs.

Il est dommage de constater qu'à cause des fumeurs, plusieurs personnes ne veulent plus manger à la cantine, ni prendre les bus à disposition sur le chantier...Soit pour venir de l'extérieur, soit pour descendre ou monter à la relève. Les bureaux sont en principe non-fumeurs, mais sources de conflits, à plusieurs reprises.